Pourquoi le coquelicot ? Fabrice Nicolino nous répond : « le coquelicot est un combattant de la biodiversité. »
Le mouvement des coquelicots
Le mouvement des coquelicots est né le 12 septembre 2018, avec un objectif fou : celui de croire qu’en octobre 2020, cinq millions d’entre nous auront rejoint l’Appel. Que dit cet Appel ? « Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises. Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers.
Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans; la moitié des papillons en vingt ans; les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards; les grenouilles et les sauterelles semblent comme évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde qui s’efface est le nôtre et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s’éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde !
Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection.
Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France. Assez de discours, des actes.»
Une pétition anti pesticides
Cet Appel n’est pas une simple pétition sur Internet que l’on signe pour laisser ses coordonnées, c’est un véritable engagement à la mobilisation : à échanger, à communiquer, à apprendre, à se motiver, à se retrouver autour d’une cause fédératrice « Plus de pesticides de synthèse en France ! »
Nous sommes TOUS concernés : la démarche des coquelicots, ce n’est pas de « l’agri-bashing »(*), les personnes à stigmatiser, ce sont les gouvernants, qu’ils soient financiers ou politiques :
- Financiers : les puissants groupes de l’agrochimie tout d’abord, pour qui le profit et la rentabilité prévalent sur l’état de la planète et sur la santé de tous les êtres vivants. Les récentes révélations des « Monsanto papers » démontrent le lobbying constant à tous les niveaux de notre société : il faut continuer à écouler ces molécules nocives en retardant les publications objectives sur leur dangerosité – procès du glyphosate, du chlordécone, scandale du métam-sodium … Mais il faut dénoncer aussi les revendeurs de tels produits interdits à la vente et qui déstockent des herbicides qui vont polluer nos nappes phréatiques.
- les hommes politiques ensuite, ceux qui nous représentent et qui décident des lois : les députés, les ministres, le chef de l’état. Ils promettent mais repoussent les interdictions totales – autrement dit, rien ne change ou ne changera.
Nous sommes tous conscients que les pesticides sont un poison universel. Des analyses ont révélé que nous sommes tous « contaminés » . Les enfants sont souvent les plus exposés avec une perturbation de leur système hormonal. Et que faisons-nous ? Souvent rien … Avec les coquelicots, nous, citoyens, décidons d’être tous acteurs ! Le seul fait de se rassembler témoigne de notre volonté d’agir !
Les solutions pour un monde sans pesticides existent-elles ?
Oui ! ces solutions pour un monde sans pesticide existent et c’est un choix de société : nous pouvons recréer du lien social, créer des emplois, développer des filières, … Des expériences réussies existent.
En se fédérant au niveau d’un territoire, puis d’un autre, au niveau d’un pays, d’un continent, alors oui, nous allons gagner et nous pourrons changer les choses.
A cette fin, concrètement, tous les amis des coquelicots se retrouvent devant la mairie de leur village le 1er vendredi de chaque mois depuis octobre 2018 à 18h30. Et comme le mouvement s’inscrit dans la durée, nous avons rendez-vous pendant 2 ans – soit 24 rendez-vous jusqu’en octobre 2020 avec l’objectif affiché d’être alors cinq millions en France.
Nous étions 7 pour démarrer l’aventure à Salies de Béarn le 5 octobre 2018 ; et depuis à chaque rendez-vous, malgré le froid, le vent, nous sommes plus nombreux pour débattre, nous informer, partager, lancer des initiatives locales mais aussi nous réchauffer, chanter, grignoter et déguster …
A l’heure de la rédaction de cette tribune nous sommes près de 725 000 à avoir déjà signé l’appel et à avoir rejoint ce formidable mouvement citoyen. Venez nous retrouver dès le 1er vendredi du mois prochain à 18h30 place du Bayaà ! Une date à marquer d’une belle fleur rouge dans votre agenda.
Volem Paparòcs !
Nicolas Benegui
Pour nous suivre : page Facebook « Nous voulons des coquelicots à Salies de Béarn »
Pour nous contacter : coquelicots.saliesdebearn@gmail.com
(*) : agribashing : campagne de dénigrement systématique du monde agricole
Références :
https://nousvoulonsdescoquelicots.org/
Fabrice Nicolino : https://fabrice-nicolino.com/
https://reporterre.net/Fabrice-Nicolino-Contre-les-pesticides-c-est-maintenant-ou-jamais
https://reporterre.net/53-personnes-portent-plainte-en-raison-de-la-presence-de-glyphosate-dans-leur
https://reporterre.net/Didier-Guillaume-un-ministre-de-l-Agriculture-qui-aime-la-bio
https://reporterre.net/En-Charente-un-village-fait-le-pari-d-une-gestion-collective-des-terres
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2018/10/27/pesticides-macron-au-pied-du-mur,2453477.php
https://webdoc.france24.com/france-glyphosate-pesticides-enfants-justice-monsanto/
https://reporterre.net/Pesticides-quels-sont-les-risques-pour-les-riverains
https://reporterre.net/Contamines-par-le-pesticide-les-pisseurs-de-glyphosate-portent-plainte